62 ans en 2017 ? Chiche, mais pas pour tout le monde !

Le plan d’austérité du gouvernement prévoit d’avancer d'un an la retraite à 62 ans. Sauf pour les privilégiés des entreprises publiques !

Crise oblige, le Premier ministre a annoncé un plan anti-déficit, les retraites figurant parmi les pistes d’économie envisagées. Le gouvernement a décidé que le recul de deux ans de l’âge de la retraite, initialement prévu en 2018, s’appliquera dès 2017.
Cette année « gagnée » devrait permettre d’économiser 4,4 milliards d’euros entre 2012 et 2016. A titre de comparaison, le déficit du seul régime général a atteint 8,9 milliards d’euros en 2010. Sans parler du coût des régimes spéciaux…

Faute d’avoir engagé en 2010 une véritable réforme des retraites suffisant à assurer l’équilibre des caisses à l’avenir, l’Etat se trouve contraint, à peine un an plus tard, de recourir à ce genre d’expédient !

En outre, le plan d’austérité de François Fillon frappe le secteur privé, mais épargnera une fois de plus les bénéficiaires des régimes spéciaux des entreprises publiques – EDF, SNCF, RATP, Banque de France... –, dont l’âge de départ ne sera augmenté de deux ans qu’en 2023.
Précisons que, même à cette date, une minorité d’entre eux seulement partira à 62 ans puisque bon nombre d’agents de la SNCF, de la RATP et d’EDF-GDF prendront leur retraite à 57 ans (voire 52 ans pour les conducteurs de la SNCF !).

La réforme de 2010 devait donc s’appliquer à ces ultra-privilégiés cinq ans plus tard. L’écart avec le commun des salariés sera finalement de six ans.
La différence de traitement entre les salariés du privé et ceux de ces entreprises publiques s’aggrave donc encore. En somme, la « rigueur », mais pas pour tous cela, François Fillon s’est bien gardé de le préciser.


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