Les cadres retraités du privé au régime sec
publié le 31-03-2011
Le point Agirc sera revalorisé de 0,41 % en 2011, soit 5 fois moins que les autres régimes. Et ce ne sera pas, comme chaque année, le 1er avril, mais le 1er juillet !
Chaque année, le Medef et les syndicats de salariés s’accordent sur la revalorisation des pensions de retraite complémentaire Agirc-Arrco, applicable au 1er avril. Pour 2011, la négociation a abouti à une hausse de 2,11%, c’est-à-dire l’inflation prévisionnelle (1,7 % ou 1,8 %) bonifiée de 0,3 points.
Toutes les pensions ? Hélas non. Les pensions Agirc font figure d’exception, avec une augmentation famélique de 0,41 %, soit 4,5 fois moins que l’inflation prévisionnelle et 5 fois moins que les autres régimes.
Que nous vaut ce mauvais coup ? Officiellement, il s’agit d’ajuster le rendement de l’Agirc à celui de l’Arrco, qui lui est légèrement inférieur. L’argument de l’équité serait acceptable si l’on entendait par là une équité globale entre tous les régimes. Les salariés du privé seraient prêts à accepter des efforts pour peu qu’il soient partagés.
Or, les régimes spéciaux, qui ont les meilleurs rendements garantis par le contribuable, seront bien revalorisés de 2,10 %.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, la revalorisation ne sera effective cette année qu’au 1er juillet et non au 1er avril. Le prétexte avancé pour justifier ce mauvais poisson d’avril : le souhait d’intégrer la revalorisation dans le bouclage des négociations sur les régimes complémentaires Agirc-Arrco. Et le temps que ces messieurs daignent se mettre d’accord sur l’ampleur du rabotage de nos pensions…
Une fois encore, on voit bien que, pour les syndicats, tous les coups sont permis dans la gestion des caisses de retraite dès lors que l’on ne touche pas aux avantages des sacro-saints régimes spéciaux.
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