Réversion : le grand écart public-privé

Dans le régime général des salariés du privé, 7,4 % des pensions versées sont des pensions de réversion (862 532 allocataires / 11 694 915 de retraités), c’est-à-dire des pensions servies à des veuves ou à des veufs. Dans le régime des fonctionnaires, cette proportion atteint 28,7 % (476 569 allocataires / 1 661 879 retraités). Près de quatre fois plus !

Cet écart s’explique par une réglementation très différente selon les régimes. Dans le régime général, le droit de réversion est soumis à une condition d’âge (au moins 55 ans) et à une condition de ressources particulièrement drastique : les ressources personnelles du conjoint survivant ne doivent pas excéder 1 509 € par mois. Si c’est le cas, aucune réversion n’est versée.

En revanche, dans le régime des fonctionnaires, il n’existe ni condition d’âge, ni condition de ressources. En outre, les orphelins de moins de 21 ans ont également un droit de réversion.

Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que l’écart public-privé soit aussi béant. Si le régime général était aussi généreux que celui de la fonction publique, c’est-à-dire s’il versait, en proportion, autant de pensions de réversion que le régime des fonctionnaires, ce n’est pas 862 532 pensions de réversion qu’il servirait mais 3,3 millions !

Pour aller plus loin : Lire la dernière étude de Sauvegarde Retraites, Etudes et analyses n° 25, « Pension de réversion : les inégalités public-privé persistent »