Suède : un exemple à suivre ?

Entre 1990 et 2000, les Suédois ont fait le ménage dans leur Etat Providence et sont parvenus à réformer leur régime de retraite.

Au début des années 90, l’Etat suédois est au bord de l’implosion il accumule tout à la fois une grave crise immobilière, la quasi faillite de ses plus grandes banques, une récession (- 2% de PNB en 1993) et un taux de chômage de plus de 8 %. Le déficit public représente presque 16 % du PNB et la dette publique frôle les sommets (76,6 % en 1995).
Douze ans plus tard, le budget de l’Etat est excédentaire (+ 3,4 % du PNB en 2007) et la dette publique ne représente plus que 38 % du PNB. Un miracle ?
Non l’application de remèdes énergiques qui se sont révélés efficaces. Impôts, écoles, hôpitaux, fonction publique, assurance maladie, retraites…, rien n’a échappé à l’onde de choc qui a bouleversé l’Etat Providence. Tout a été réformé et remis à plat. Il a été entendu que tout dérapage des comptes serait, désormais, automatiquement compensé non pas par une augmentation des impôts mais par une diminution des dépenses.
De toutes les réformes entreprises, celle des retraites introduite en 1999 brille sans doute le plus par son exemplarité. Elle repose sur un système de comptes individuels : on touche une retraite au prorata de sa durée de cotisation (celle-ci représente 14,88 % de la rémunération) et le système est le même pour tous.
Comment les Suédois ont-ils procédé, pour arriver à changer le système en place ?
Ils ont su faire preuve d’ouverture en recherchant le consensus le plus large possible. Les réformes ont été menées par les majorités parlementaires, certes, mais avec l’appui des principaux partis d’opposition et en accord avec les confédérations syndicales.
Aujourd’hui, les résultats sont là. A quand un tel sens de la démocratie et de l’intérêt commun en France ?

Source : Enjeux les Echos. Juillet 2008.

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