1,5 million de fonctionnaires « actifs » prennent leur retraite dès 50 ou 55 ans
publié le 04-04-2007
Les départs à la retraite précoces ne sont pas réservés qu'aux régimes spéciaux. Un tiers des fonctionnaires en bénéficient !
La loi Fillon du 21 août 2003 devait réformer de fond en comble le système de retraite français pour assurer sa pérennité financière et garantir l’équité entre les Français. Aujourd’hui, il est désormais entendu que les agents des entreprises publiques, pourtant ultra privilégiés, ont été totalement épargnés. Le gouvernement n’a pas osé froisser la susceptibilité des syndicats protestataires.
Mais ce qui est moins connu, c’est que cet échec de la réforme n’est pas isolé. Les régimes de la fonction publique ont également été préservés… Les agents considérés comme « actifs » peuvent toujours partir à la retraite aussi tôt que les cheminots de la SNCF ou que les électriciens gaziers. Et, ils ne sont pas moins d’1,5 million dans ce cas !
Pêle-mêle, on compte : les aiguilleurs du ciel, les policiers, les surveillants de prison, les contrôleurs des douanes, les instituteurs, les éducateurs judiciaires de la jeunesse, les surveillants dans les hôpitaux, les agents de services hospitaliers, les infirmières, les contrôleurs maritimes, les agents d’entretien de la fonction publique territoriale, les fonctionnaires élus député ou sénateur, etc…
Cela représente près de 32 % des fonctionnaires d’Etat, 7 % des fonctionnaires territoriaux et plus de 46 % des fonctionnaires hospitaliers. En tout, presque un fonctionnaire sur trois bénéficie de cette faveur et finit par passer plus de temps à la retraite qu’en activité !
Après un tel constat, il est difficile de croire que la loi Fillon a aligné le régime des fonctionnaires sur celui des salariés du privé sachant que, dans le régime général (CNAV), l’âge moyen de départ à la retraite est compris, suivant les années, entre 61 et 62 ans, soit 6 à 12 années plus tard.