Réforme des retraites de la Banque de France : gare au poisson d’avril !

Fin 2006, les medias faisaient leurs gros titres sur la réforme des retraites très privilégiées de la Banque de France : « Finies les retraites spéciales de la Banque de France », « Les retraites de la Banque de France alignées sur celles des fonctionnaires », c’est « la fin du privilège », « les bénévolences sont supprimées »… Or comme on pouvait le redouter, cette annonce de réforme n’est qu’un leurre qui vise à apaiser l’opinion. La plupart des journalistes que nous avons contactés n’ont pas eu accès aux accords syndicaux jalousement gardés et n’ont fait que retranscrire aveuglément les communiqués désinformateurs de l’administration !

Certes, les employés de la Banque de France devront, effectivement, valider 160 trimestres au lieu de 150 pour percevoir une retraite à taux plein. Mais, la direction leur a consenti, en échange, une nouvelle indemnité. Mieux, les fameuses bénévolences et autres spécialités maison, qui gonflent les retraites de 40 %, vont disparaître pour… mieux réapparaître ! Elles seront simplement intégrées dans la pension de base qui, du même coup, va crever les plafonds. Enfin, les hausses de cotisation vieillesse, comme, précédemment, pour EDF, GDF ou la RATP, vont être entièrement compensées par des augmentations de traitement.

Rien à voir avec les réformes Balladur (1993) et Fillon (2003) auxquelles les salariés et retraités du privé ont été confrontés. Inégaux face aux retraites, les Français le sont encore plus lorsqu’il s’agit de réforme.

Plus que jamais nous devons donc rester mobilisés pour qu’après les élections les régimes spéciaux de retraite qui sont financés par les autres assurés sociaux et les contribuables, soient une bonne fois pour toutes - et pour de vrai - supprimés.