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L’équité entre les retraités ne fait plus partie du programme d’Emmanuel Macron

Le scénario de la future réforme paramétrique des retraites annoncée par le gouvernement est de plus en plus flou tant sur l'âge de départ que sur la durée de cotisation

On nous parlait jusqu’à présent d’un recul de l’âge de départ, sans que les responsables politiques semblassent bien savoir jusqu’à quel âge il serait reculé. Ils viennent d’ajouter encore un peu d’incertitude à l’incertitude, en évoquant aussi un possible allongement de la durée de cotisation, déjà portée à 43 annuités par la réforme Touraine. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, envisage même la possibilité de « mixer les deux mesures » !

Sauvegarde Retraites a montré que ces solutions n’en sont pas vraiment et ne suffisent pas à remédier aux déficits des systèmes de retraite (celui du privé, dont les caisses sont pour beaucoup à l’équilibre ou en positif, et celui du public, dont les régimes spéciaux sont structurellement déficitaires). Par ailleurs, sauf en cas de recul concomitant de l’âge pivot, ces nouvelles mesures paramétriques ne changeront pas grand-chose pour de nombreux cotisants aux régimes du privé : compte tenu des 43 annuités, un jeune diplômé entrant aujourd’hui sur le marché du travail à 24 ans, après avoir effectué cinq ou six ans d’études supérieures (ce qui n’est pas rare), ne remplira les conditions du taux plein qu’à 67 ans (et même plus tard, si cet âge pivot venait à être lui aussi reculé).

Le gouvernement brouille aussi les cartes et provoque un faux débat en envisageant d’inscrire la réforme paramétrique à venir dans le projet de loi de financement pour la Sécurité sociale (PLFSS) 2023. Les syndicats, qui sont de mèche, poussent aussitôt des cris d’orfraie. Tout est fait pour que les Français perdent de vue le fait essentiel : Emmanuel Macron a complètement renoncé à établir l’équité entre les retraités, comme il s’y était engagé, en supprimant les privilèges des régimes spéciaux. Le quotidien Les Echos, pourtant peu porté à polémiquer avec le gouvernement, en convient lui aussi et évoque dans son numéro du 21 septembre « plusieurs sources au sein de l’exécutif », avouant que la suppression desdits régimes spéciaux n’est pas au programme du gouvernement.

Ces derniers, qui sont financés par l’ensemble des contribuables et creusent la dette, servent à leurs retraités des pensions beaucoup plus importante que les régimes du privé (le montant moyen de la pension à la RATP représente ainsi près du triple de celui d’un salarié du privé affilié au régime général et à l’AGIRC-ARRCO) et ne sont toujours pas alignés sur le droit commun en matière d’âge de départ.


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