Agirc-Arrco : bouillon obligatoire pour tous

    Les régimes de retraite complémentaire du privé sont dans le rouge. Obligés de cotiser, les salariés vont prendre le bouillon, faute de vraie réforme.    

Les comptes de l’Agirc sont dans le rouge pour la sixième année consécutive et ses réserves seront épuisées en 2019. Quant à l’Arrco, elle cumule trois années consécutives de déficit et ses réserves seront à sec en 2027.

Voilà qui n’est pas une surprise : cela fait bien longtemps que l’on sait que le déséquilibre démographique conduit à la banqueroute. Et pourtant, contrairement à de nombreux pays européens - qui ont établi un second pilier de retraite par capitalisation en complément d’un premier pilier par répartition -, la France continue à s’accrocher à son « modèle » en perdition.

Officiellement diabolisée dans notre pays, la capitalisation fait pourtant des heureux : les fonctionnaires. Ces derniers sont en effet les seuls à bénéficier d’un régime complémentaire par capitalisation - le RAFP (Régime additionnel de la fonction publique) – généreusement abondé par l’Etat-employeur, donc le contribuable, et qui "fait son beurre" grâce aux intérêts de la dette.

Mais pour les salariés du privé, pas question de capitalisation ! Obligés de cotiser dans un régime complémentaire par répartition, les voici obligés à prendre le bouillon à brève échéance. En effet, on a beau les matraquer avec des hausses de cotisations et des revalorisations inférieures à l’inflation (0,8 % pour l’Arrco et 0,5 % pour l’Agirc en 2013), le déficit technique ne veut toujours pas se résorber.

La bonne tenue du portefeuille des caisses en 2013 (2,8 milliards d’euros de résultat financier) permet de limiter les dégâts, mais le constat est sans appel : structurellement, les caisses Agirc et Arrco ne tiennent pas le choc du « papy-boom ».

On se demande ce que les partenaires sociaux vont bien pouvoir trouver cette fois pour venir au secours des caisses lors du prochain cycle de négociations, qui devrait débuter à l’automne 2014 pour un éventuel accord à l’été 2015.

Toutes les solutions de court terme ayant été épuisées : il ne reste guère qu’une vraie réforme structurelle pour sauver ce qui peut encore l’être.


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