Les retraités de l'Agirc-Arrco entre dévalorisation et taxation
Le « sauvetage » de l’Agirc-Arrco ressemble plutôt une lente dérive. Au terme d’interminables « négociations » entre les organisations patronales et syndicales chargées de la gestion des caisses de retraite complémentaires des salariés du privé, l’accord final prévoit :
. que les cotisations augmenteront de 0,1 % en 2014 et de nouveau de 0,1 % en 2015
. et que pendant trois ans, les pensions seront revalorisées de 0,80 % à l’Arrco et de 0,50 % à l’Agirc, soit sous le niveau de l’inflation (1,75 % en 2013).
. Pis encore : depuis le 1er avril, la nouvelle taxe CASA ampute les retraites à hauteur de 0,30 % en 2013 et en fera encore autant en 2014.
Deux remarques complémentaires s’imposent :
. L’Agirc et l’Arrco sont des régimes par points, autorisant un pilotage souple qui devrait éviter de mettre les affiliés au pied du mur. Ce devrait d’autant moins être le cas que l’Agirc et l’Arrco disposent, pour faciliter leur gestion d’une expertise actuarielle dont la qualité est reconnue à juste titre. En toute logique, les ajustements devraient donc être anticipés, et non pas subis.
. Si tel n’est pas le cas, il faut en accuser le mode de gouvernance de ces régimes de retraite complémentaires, gérés a priori par les organisations syndicales et patronales. Le paritarisme montre ainsi ses vraies limites.
Comme d’habitude, seules les retraites du privé sont touchées. Celles du public, essentiellement à la charge du contribuable, échappent à tout ajustement et continuent de creuser la dette publique.