Au Maghreb, nos retraités vivent jusqu'à... 115 ans !
Publié le 01-11-2019
Là-bas, pour continuer de toucher la pension d'un défunt versée par la France, les familles oublient souvent de déclarer sa mort. Le nombre de retraités d'un âge canonique - plus de 115 ans ! - explose dans certains pays. En Algérie, il est supérieur à celui des centenaires recensés par le système statistique national... Dès 2010, la Cour des comptes s'en est émue. La CNAV a fait une enquête ainsi que la société Excellcium, à la pointe de la lutte contre la fraude pour le compte des banques, assurances et caisses de retraite complémentaire. Résultat : 1 MM d'€ par an perdu chaque anné, avec un taux de fraude de 15 % sur l'ensemble des dossiers. "Face à de tels chiffres, on ne peut plus fermer les yeux" s'emporte la députée Valérie Boyer. Les réversions sont également plus nombreuses au Maghreb que partout ailleurs, 4 à 5 fois plus qu'en France. "Nous avons signé des conventions avec certains Etats pour reconnaître la polygamie au titre de la Sécurité sociale" avance-t-on à l'association Sauvegarde Retraites. La Sécu semble résolue à renforcer son dispositif anti-fraude, jugé "insuffisant" par la Cour des comptes et à appliquer la loi Eckert exigeant que les retraités installés à l'étranger apportent une réelle preuve de vie. Au guichet de l'état-civil ou..., au café ?
Retraites : l'échec des incompétents
Publié le 29-10-2019
L'économiste Jacques Bichot, spécialiste des retraites, explique que la retraite par répartition est, en fait, une retraite par capitalisation basée sur l'accumulation de "capital humain". Il rappelle que, dans un ouvrage publié en 2017 et parrainé par l'association Sauvegarde Retraites, il a exposé une méthode qui permettrait de procéder très rapidement à une réforme systémique, conservant certains avantages particuliers pour certaines professions tout en unifiant le système de retraites par répartition. La retraite de base serait complétée par des fonds de pension propres à chaque profession désireuse de conserver certains avantages, en raison de sujétions spécifiques.
Retraite : pourquoi il est faux de dire qu'il existe un régime pour les fonctionnaires
Publié le 10-10-2019
Créer un régime universel de retraite signifie réunir dans un même système les salariés du privé et les fonctionnaires.
"Encore faudrait-il que les fonctionnaires aient déjà un vrai régime de retraite !" souligne Pierre-Edouard du Cray, consultant en finances publiques et directeur des études chez Sauvegarde Retraites. Ce n'est pas le cas car tout est régi par le statut. Lorsque l'Etat recrute un fonctionnaire, c'est pour trois-quarts de siècle. La dépense est fixée à l'avance, partant du principe que les finances suivront, contrairement aux régimes de droit commun dont les pensions sont fixées en fonction des recettes perçues. Ainsi se creuse le déficit public... Un tabou, jamais abordé dans les rapports publics. Dès lors, comment un système universel équitable pourrait-il servir des prestations qui ne sont pas de même nature ? Avec
des cotisations réelles pour les uns, fictives pour les autres ? Ce nouveau système serait alors basé sur des artifices, n'ayant d'universel que les apparences, et devenant encore plus inéquitable et ingérable.
Les régimes spéciaux n'ont pas dit leur dernier mot !
Publié le 01-10-2019
Contrairement à ce qu'assure le gouvernement, cheminots de la SNCF, salariés d'EDF et employés de la RATP vont continuer à bénéficier encore longtemps de leurs incroyables retraites aux petits oignons. Avec eux, près d' 1,2 million d'heureux travailleurs continuent de raccrocher plus tôt (parfois jusqu'à 22 ans) ou dans de meilleures conditions que le commun des salariés. L'idée du gouvernement est de faire disparaître ces privilèges dont la suppression coûtera au moins 20 MM d'€. Mais le spectre de la grève de 1995 l'incite à la prudence. Jean-Paul Delevoye prévoit alors une transition lente, très lente même, qui mènerait le rétablissement de l'équité... au siècle prochain ! Quant à l'alignement des 4,5 millions de fonctionnaires "non actifs", il n'est pas pour demain. "Pour justifier sa lenteur à agir, le gouvernement va sans doute prétexter de difficultés techniques" parie Pierre-Edouard du Cray, pilier de l'association Sauvegarde Retraites et l'un des meilleurs connaisseurs de ces questions. Bingo ! C'est exactement ce qui est en train de se produire avec les primes...
Retraites : les calendes grecques pour la réforme
Publié le 19-09-2019
La réforme, qui était pourtant présentée comme la réforme "phare" du quinquennat s'opère dans la cacophonie générale et n'est sans doute pas pour demain. Le projet semblait signifier la fin des régimes spéciaux, une "révolution" qui aurait rejoint le projet initial des "pères de la Sécurité sociale". Deux ans après, les consultations menées par Jean-Paul Delevoye n'aboutissent qu'à des "préconisations", à un projet flou dans son financement et ses modalités d'application, et dont la présentation publique a été précédée d'une véritable cacophonie gouvernementale. "Tout ça pour ça !" s'exclame Eric Bertrand, de l'association Sauvegarde Retraites. "Le projet Delevoye reporte la réforme aux calendes grecques. En quoi le système devient-il "universel" ? Il n'envisage même pas la création d'une caisse de retraite des fonctionnaires de l'Etat (...) ni la fin des régimes spéciaux sans une transition "adaptable et douce" qui s'étendrait jusqu'en 2040 (...) ; sans parler de la gouvernance du nouveau système, qui serait plus étatisée que jamais".
Retraite : des régimes spéciaux parfois très avantageux
Publié le 16-09-2019
Des départs plus précoces, des pensions souvent plus élevées que celles du régime général et des caisses subventionnées à coups de milliards : tels sont les régimes spéciaux. RATP : âge moyen de départ à 55 ans et 7 mois (51 pour un conducteur de métro) ; 63 ans et 3 mois dans le privé. Pension brute moyenne : 3075 €. Les cotisations ne représentent que 41 % de la note. Le contribuable paie le reste, soit 11 € par Français. SNCF : 56 ans et 9 mois ; 2 636 € (2 206 € pour les fonctionnaires d'Etat). SENAT : à la différence des députés qui touchent 700 € par mois de pension pour un mandat de 5 ans depuis le 1er janvier 2018, les sénateurs reçoivent 1 831 €, mettant en avant leur régime équilibré et leur trésor de guerre de 1,4 MM d'€ en 2017. Certes ! Mais le Sénat verse 9,4 millions d'€ par an au titre des "cotisations dites employeur qui ne sont, en réalité, que des subventions financées par le contribuable" précise Pierre-Edouard du Cray, directeur des études à l'association Sauvegarde Retraites.