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Revalorisation des petites pensions : une promesse «sauve-qui-peut» avant les élections

Il est techniquement impossible de revaloriser les seules pensions inférieures à 1 200€ par mois.

Le gouvernement a-t-il réellement fait un « cadeau » aux retraités qui perçoivent de petites pensions, en renonçant à leur appliquer le report de la revalorisation de ces pensions jusqu’au 1er octobre 2015 ?
Dans une lettre adressée fin avril par Manuel Valls aux députés socialistes pour tenter de calmer la grogne perceptible dans leurs rangs, le premier ministre écrivait :
« Je propose que tous les retraités qui perçoivent jusqu’à 1 200 euros de pensions (tous régimes confondus) ne soient pas concernés par le report d’un an de revalorisation. » A l’entendre, la mesure bénéficiera à 6,5 millions de personnes, sur quinze millions de retraités.

S’il est vrai que ce qui se conçoit bien s’énonce clairement - comme le disait Boileau - le style alambiqué du chef du gouvernement ne laissait rien présager de bon. Et pour cause ! Au moment de la pseudo-réforme des retraites, fin 2013, la mesure, un temps envisagée, avait été considérée comme « techniquement impossible » à appliquer.
La commentant le 19 mai sur le site Tout sur la retraite, Emmanuel Grimaud, président d’une société de conseil et de bilan retraite, faisait de son côté la même observation : « Je ne vois vraiment pas comment les régimes de base vont pouvoir savoir combien leurs affiliés perçoivent de retraites au total. Je rappelle que la moitié des retraités français sont polypensionnés et touchent donc des pensions de différents régimes. Les systèmes d’information des caisses de retraite ne sont pas adaptés. Il va falloir des développements informatiques alors que la mesure doit entrer en application dans 5 mois. À mon sens, c’est techniquement impossible ! », conclut-il lui aussi.

Alors, quoi ?

Alors, Manuel Valls, contraint de « lâcher du lest » sur son programme d’économies avant de le défendre au Palais-Bourbon, a visiblement sorti de sa manche une mesure « sauve-qui-peut » à un mois des élections, sans savoir si elle était réalisable.
À l’arrivée, il est prévisible qu’elle créera un beau désordre. À quel coût ?


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