Conseil économique et social : fausse réforme et vrai gouffre

Les piliers du régime spécial de retraite du CESE demeurent et le contribuable continuera à payer la moitié de la facture.

Epinglé par la Cour des comptes en 2010, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) devait mettre fin au scandale de son super-régime de retraite hyper-déficitaire et financé à 50 % par le contribuable.
Officiellement, les conseillers économiques et sociaux s’apprêtent à aligner leur régime de retraites sur celui de la fonction publique (quel effort !). En réalité, les propositions faites par deux questeurs du CESE, syndicalistes professionnels FO et CFDT, préservent l’essentiel de ce régime à prestations définies calqué sur celui des parlementaires : des pensions garanties à 100 % par le contribuable un super-rendement, un système de double cotisation qui permet d’acquérir un maximum de droits en un minimum de temps.
Dans une étude de mars 2010, Sauvegarde retraites révélait que les conseillers pouvaient acquérir un droit à pension de 800 euros pas mois en seulement 5 ans de mandat, soit l’équivalent de la pension moyenne des artisans et commerçant après une carrière complète. Le tout financé pour moitié par le contribuable.
Les réserves étant à sec dès 2013, la facture s’apprête à s’alourdir. Aujourd’hui, il manque 4 M€ par an pour financer le régime. Nos deux syndicalistes proposent donc d’aménager quelques avantages accessoires, ce qui permettrait d’économiser 1,8 M€, soit moins de la moitié de ce qui est nécessaire. Et en contrepartie de ce qu’ils présentent indument comme un effort, ils proposent ni plus ni moins, avec la bénédiction du président du CESE Jean-Paul Delevoye, que de faire payer l’autre moitié… au contribuable ! Résultat des courses : le statu quo !
Rappelons que ce sont les mêmes syndicats FO et CGT qui ont signé le récent accord Agirc-Arrco qui demande toujours plus de sacrifices aux salariés du privé. Bonjour l’exemple...
Rappelons enfin que la Cour des comptes avait préconisé, dans son rapport de 2010, « la fermeture du régime à prestations définies et l’ouverture d’un régime à cotisations définies ». Ce serait en effet la seule solution pour faire cesser vraiment le scandale du gouffre des super-pensions des conseillers économiques.

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