Agirc-Arrco : grand coup de rabot sur les retraites du privé

Le dernier accord Agirc-Arrco ampute drastiquement les pensions du privé, en rabotant notamment les majorations familiales.

En signant l’accord Agirc-Arrco sur les retraites complémentaires du privé, les syndicats (à l’exception notable de la CGC) se sont rendus complices d’une vaste escroquerie : présenter comme un simple rééquilibrage les nouvelles règles en matière de majorations familiales alors qu’il s’agit dans, les faits, d’un véritable jeu de massacre. Les majorations seront ni plus ni moins plafonnées à 83 euros par mois !
Le discours officiel se veut rassurant et noie le poisson : un compromis équilibré, dit-on, a été trouvé sur le taux de majoration pour 3 enfants et plus. Il était de 5 % à l’Arrco contre 8 % à l’Agirc (+ 4 % par enfant supplémentaire), il est désormais de 10 % pour tout le monde. Et l’on prétend que les cadres du privé, parents de familles nombreuses, retrouvent grosso modo à l’Arrco ce qu’ils perdent à l’Agirc.
C’est une escroquerie : on s’arrange pour que tous les projecteurs médiatiques soient fixés sur les fameux taux des majorations, et par derrière, après les avoir prétendument rééquilibrés, voire améliorés, on donne le coup de rabot fatal, avec l’instauration d’un plafond de 1 000 euros par an, soit 83 euros par mois ( !) pour les deux régimes Agirc et Arrco. Et ce pour les pensions liquidées dès le 1er janvier 2012 !
Les victimes sont les parents de familles nombreuses, ceux-là mêmes qui, dans un système par répartition, apportent la contribution la plus décisive au financement à venir des régimes de retraite.
Il se confirme que les grandes centrales syndicales, tenues par les apparatchiks du secteur public, ne défendent pas les affiliés des caisses du privé dont elles assurent la gestion. Elles cherchent uniquement à racler les fonds de tiroirs et à asséner les pires "coups de rabot".
Car, évidemment, cette réforme à la hache ne s’applique pas aux sacro-saints régimes spéciaux du secteur public qu’ils ont pris, une fois encore, bien soin de ménager…

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