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Hausse du taux de cotisation obligatoire à la retraite : la France mène la danse

D’après l’OCDE, par rapport à d’autres pays, le secteur privé français est de plus en plus ponctionné et les retraités touchent de moins en moins.

Le taux des cotisations obligatoires pour la retraite (salariés du privé et employeurs) ne cesse d’augmenter en France. Il atteint aujourd’hui plus de 26 % alors qu’il était de 21,5 % en 1994. Pour les salariés uniquement, le taux est passé de 9,35 % à 10,55 % sur la même période (la cotisation employeur est de 15,90 % pour 2009). Pourtant, malgré cette augmentation, le niveau des retraites baisse.
Et ailleurs, quelle est la situation ?

Une petite enquête comparative des statistiques de l’OCDE révèle que dans une vingtaine de pays, le taux de cotisation est plutôt resté stable, ou bien il a baissé entre 1994 et aujourd’hui.

Dans trois pays seulement,
le taux de cotisation a augmenté de manière assez significative : au Canada (de 5,2 à 9,9 %), en Corée (de 6 à 9 %) et en Italie (de 28,3 à 32 %). Ce dernier pays est aussi le champion du niveau des cotisations.

En revanche, dans de nombreux autres pays, les taux sont plutôt à la baisse : aux Pays-Bas (de 33,1 à 28 %), en Espagne (de 29,3 à 28,3 %) et même au Japon (de 16,5 à 13,9 %). En Suisse, aux Etats-Unis et en Allemagne, le taux est resté stable sur la même période : 9,8 %, 12,4 % et, respectivement, 19,5 %.

Concernant la moyenne des pays membres de l’OCDE, le taux de cotisation a connu une augmentation insignifiante en passant de 19,9 % à 20 %. Rien à voir avec la hausse française.
Ces différences s’expliquent par le fait que plusieurs pays comme la Suède, les Pays-Bas, la Suisse, le Danemark, ont fait de profondes réformes de leur système de retraite et ont réussi à maîtriser, voire à faire baisser les cotisations.
Toujours d’après les études de l’OCDE, malgré un niveau des cotisations élevé, le taux de remplacement (le niveau des pensions) brut en France est moins élevé que dans beaoucoup d’autres pays membres et se trouve en dessous de la moyenne du taux de remplacement de l’OCDE qui est de 58,7 %. En France, ce taux est de 53 % tandis qu’aux Pays-Bas et en Espagne il est de 82 %, au Danemark de 75 %, en Italie de 68 % et en Suède de 63 %. La France se trouve dans le dernier peloton à côté des pays anglo-américains où, pour avoir une retraite « décente », il faut épargner dans les fonds de pension.

Les « réformettes » paramétriques mises en place depuis 1993 dans notre pays n’ont rien réglé au problème. Au contraire, elles ont alourdi la charge qui pèse sur le privé en creusant aussi le fossé avec le public pour qui les cotisations n’augmentent pas et le taux de remplacement (niveau de pension par rapport au dernier salaire) reste fixé à 75% du dernier traitement.

Taux de cotisation obligatoire (CNAV + ARRCO)
Taux de remplacement brut
France
26 %
53 %
OCDE (moyenne)
20 %
58,7 %
Les pensions dans les pays de l’OCDE – Panorama des politiques publiques (2007)

Hausse du taux de cotisation obligatoire dans le privé (1994-2006)
France
+ 4,5 points
OCDE
+ 0,1 points
Les pensions dans les pays de l’OCDE (2007)

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