La faillite des fonds de pension d’entreprises britanniques est bien réelle et elle met à mal 85 000 salariés qui leur ont fait confiance. Selon les études menées par les actuaires, il manquerait aujourd’hui plus de 150 milliards de livres (216 MM d’€) à l’ensemble des fonds de pension britanniques pour honorer leurs engagements contractuels. Jusqu’à la fin des années 90, 80 % de ces fonds étaient investis en actions et leurs bilans ont été complètement déséquilibrés, suite à l’explosion de la bulle boursière au début de la décennie. Et ce d’autant plus qu’ils étaient doublement fragilisés. D’abord parce que de nombreuses sociétés ont cessé de cotiser au système de retraite de leurs salariés, comme elles s’y étaient pourtant engagées. Ensuite, parce qu’en 1997, Gordon Brown, le Chancelier de l’Echiquier, a décidé de taxer chaque année ces fonds à hauteur de 5 milliards de livres. Aujourd’hui, la situation des retraites est particulièrement aléatoire en Grande Bretagne. L’Etat verse une pension très modeste de 82,05 livres (118 €) par semaine pour une personne seule et 131, 20 livres (189 €) pour un ménage. Aux retraités d’assurer un complément. Or, outre les 150 milliards de livres qui manquent aux fonds de pension, le « trou noir » du secteur public est chiffré à 81 milliards de livres (116,76 MM d’€) ! Quant aux provisions pour faire face aux besoins des prochaines décennies, elles culminent dans des évaluations allant de 460 milliards à 800 milliards de livres (663 à 1 153 MM d’€). Des sommes astronomiques ! Mais ce qui fait peur plus encore, c’est que, aujourd’hui, 12 millions d’actifs ne se préoccupent pas du tout de leurs vieux jours. Une situation que la Commission des retraites qualifiait dernièrement de véritable « bombe à retardement ». Un euphémisme…
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