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Sauvegarde retraite : des Citoyens qui Prennent leur Retraite en Main |
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La gigantesque tromperie des retraites des entreprises publiques (16/01/2006) |
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Les dirigeants des caisses de retraite ont accepté de spolier les intérêts des salariés du privé pour sauver les retraites des entreprises publiques. Selon l'auteur de cet article, l’économiste Jean Pierre Chevallier, une situation impensable aux Etats-Unis ! |
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Les dirigeants des entreprises publiques ont accordé des conditions de retraite très avantageuses à leurs salariés qui ont des créances sur leur employeur, auxquelles correspondent réciproquement des dettes pour leur entreprise. Elles auraient dû être enregistrées au fur et à mesure du versement des salaires car ils en sont le fait générateur. Or ces charges n’ont pas été comptabilisées : elles auraient dû intervenir en diminution des bénéfices publiés. Pour que la comptabilité de ces entreprises donne une image fidèle de la réalité, ces dettes devraient venir maintenant en diminution des capitaux propres, en conformité avec les règles comptables en vigueur dans le monde.Dans ces conditions, les capitaux propres réels de ces entreprises deviennent négatifs, ce qui signifie qu’elles auraient dû être… déclarées en faillite. Pour éviter cette issue fatale, les hommes politiques de droite et de gauche ont décidé (en collaboration avec les dirigeants des syndicats) de sortir les charges de retraite du patrimoine des entreprises publiques pour les reporter sur les caisses de retraite des salariés du privé qui auraient dû recevoir en contrepartie des sommes équivalentes. Comme les entreprises publiques ne pouvaient pas les payer, elles auraient dû empruntermais cette solution n’était pas possible car elles étaient déjà surendettées. Les dirigeants des caisses de retraite des salariés du privé (qui sont avant tout des syndicalistes) ont alors accepté de prendre en charge ces dettes, en recevant la promesse de versements échelonnés dans le temps pour faire face aux échéances. Ils ont ainsi accepté de spolier les intérêts des salariés du privé pour sauver les retraites des salariés des entreprises publiques car elles fournissent la plus grande partie de leurs adhérents.Par ailleurs, les entreprises publiques qui se sont engagées à payer ces charges aux caisses de retraite ne les comptabilisent pas en dettes, pour ne pas aggraver leur surendettement apparent. Dans ces affaires de retraite, les irrégularités comptables sont multiples (elles sont dans le même genre que les traites de cavalerie). Elles ont pour but de tromper le public. Les charges de retraite non provisionnées des entreprises publiques se montent à 300 milliards d’euros d’après les chiffres inscrits dans leurs rapports de gestion de 2004 en concordance avec les évaluations de Jean Arthuis. Elles s’ajoutent aux 800 à 900 milliards d’euros d’engagements de retraite non provisionnés des fonctionnaires retenus dans le rapport Pébereau, auxquels il faut ajouter les charges de retraite non provisionnées des entreprises dans lesquelles l’Etat et les collectivités locales sont majoritaires. Le total de ces dettes doit être compris entre 1 500 et 2 000 milliards d’euros. En réalité, la situation est pire car des dizaines de milliards d’euros de subventions sont déjà intégrés dans ces chiffres. Aux Etats-Unis, les entreprises qui fournissent des services collectifs (et les administrations) tiennent une comptabilité comme les autres entreprises et leurs comptes sont obligatoirement équilibrés. Rares sont celles qui reçoivent des subventions et leurs engagements de retraite sont toujours provisionnés en conformité avec les règles comptables ordinaires (les fonds de pension disposent de 10 000 milliards de dollars). La plupart des Américains comprennent ces problèmes financiers et n’acceptent pas d’entorses aux règles du jeu économique. En France, ces déficits publics et ces dérapages comptables sont très graves car ils empêchent la croissance d’atteindre son potentiel optimal. Ils créent des centaines de milliards d’euros de monnaie non gagnée qui se trouvent dans le patrimoine de millions de personnes. Le rétablissement d’une situation normale est généralement long et douloureux…
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