|
Sauvegarde retraite : des Citoyens qui Prennent leur Retraite en Main |
|
L’Italie réussit à réformer ses retraites ! (05/08/2004) |
|
Difficilement, les gouvernements tentent, depuis 12 ans, de réformer le régime de retraite le plus dispendieux d’Europe occidentale. La réforme voulue par Silvio Berlusconi vient d’être votée par le Parlement.
|
|
Le sujet des retraites est quasiment tabou en Italie. Et pour cause ! Il contient une « anomalie » terriblement coûteuse pour l’Etat : la retraite d’ancienneté. Celle-ci permet de quitter le travail bien avant l’âge légal théorique de la retraite (65 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes), soit dès 55 ans après 37 ans d’activité ou à 57 ans après 35 années de cotisation. Dans certains cas dans la fonction publique, 20 ans de cotisations suffisaient pour partir à la retraite. Ce qui a conduit à l’aberration des «baby retraités», âgés de moins de 40 ans !!! Après les réformes de 1992 (fin de l’indexation des retraites sur les salaires), de 1995 et de 1997, la cuvée 2004 revient pratiquement à annuler les retraites d’ancienneté. En calculant la retraite sur les cotisations versées et non plus sur se système (généreux) de la rétribution qui tient compte de la moyenne des derniers salaires. Et en comptant sur le volontariat par des incitations financières. Ainsi, à partir du 1er janvier 2008, l’âge minimum pour partir à la retraite s’établira à 60 ans pour les hommes (61 à partir de 2010) et surtout après avoir accumulé 35 années de contributions. A partir de 40 annuités, l’âge ne comptera pas. Les femmes pourront bénéficier des anciennes dispositions mais elles seront pénalisées.
En attendant, d’ici à 2008, tous ceux qui décideront de rester au travail alors qu’ils auraient droit à la fameuse retraite d’ancienneté toucheront un bonus financier égal à 32,7 % de leur salaire, soit l’équivalent des cotisations sociales qu’ils n’auront plus à verser. Toujours sur une base volontaire, le gouvernement tente de stimuler aussi les retraites complémentaires par le biais d’une somme que l’employeur est obligé de provisionner pour la verser au salarié à la fin de sa carrière.
L’objet de cette énième réforme des retraites est d’économiser 0,70 % du PIB italien à partir de 2008, soit 360 M d'euros par an. Rappelons que l’Italie est le pays européen qui dépense le plus pour ses retraites : 15,7 % du PIB (13 % en moyenne dans l’UE).
Les syndicats qui ont déjà mobilisé un million de personnes dans les rues et organisé plusieurs grèves générales ont promis de reprendre la lutte à la rentrée. Gageons que Silvio Berlusconi saura maintenir le cap !
|
|
|
|