Ça n’a pas traîné : le Gouvernement ayant pris des mesures spécifiques pour permettre aux sapeurs-pompiers parisiens et aux marins-pompiers de Marseille (militaires) de partir plus tôt à la retraite, les sapeurs-pompiers professionnels civils exigent de bénéficier d’avantages analogues. Dans leur manifestation du 15 mars, leur intersyndicale réclame le doublement de 5 à 10 des années de bonification, de façon à pouvoir partir en retraite à 50 ans, au lieu de 55, avec une pension à taux plein. Coût évalué par le Ministère de l’intérieur : plus de 100 millions d’euros par an, environ 700 millions de francs, qui seraient à la charge de la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales. Dans le même temps, la Commission des comptes de la sécurité sociale annonce un déficit de la branche vieillesse … provoqué par le coût d’une réforme destinée à faire des économies ! Que le métier de pompier soit dangereux, nul n’en disconvient. Mais deux questions se posent : le serait-il devenu davantage ? Et la juste compensation de sa dangerosité doit-elle être mise à la charge de l’ensemble des cotisants aux régimes de retraites ? Elle devrait plutôt prendre la forme d’un versement des collectivités employeurs à un fonds de pension : au moins saurait-on ce que coûte le service des sapeurs-pompiers.
Justement, on avait crû comprendre que le Gouvernement avait mis en place des dispositifs d’épargne salariale en vue de la retraite, que les employeurs peuvent abonder à hauteur de trois et même quatre fois les versements des salariés. Mais c’est peut-être pour les chiens ?
Jacques Bichot
Professeur à l’Université Jean Moulin (Lyon 3)
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