Retraite - Petit-déjeuner avec Pascal Gobry : des idées qui décapent !
Sauvegarde retraite : des Citoyens qui Prennent leur Retraite en Main
 
Petit-déjeuner avec Pascal Gobry : des idées qui décapent ! (30/04/2003)
 

Augmenter la durée de cotisations des fonctionnaires ne sert à rien, défend l’auteur de La grande Duperie (Editions Plon), sans mâcher ses mots.
 

Lors de cette rencontre du 29 avril, Pascal Gobry, secrétaire général du SAIGI-syndicat des hauts fonctionnaires, a mis l’accent sur les idées suivantes.
Depuis la création du COR en 1999 (Conseil d’orientation des retraites), le choix des gouvernements successifs a été de présenter le problème des retraites d’une seule façon, tronquée et purement comptable. On nous dit qu’il n’y a que trois solutions possibles : augmenter le taux des cotisations, ou bien augmenter la durée de cotisations, ou bien diminuer les prestations.
Le gouvernement a choisi de tout focaliser sur l’augmentation de la durée de cotisations. Celle des fonctionnaires d’abord, pour rejoindre le privé, puis celle de tous, à partir de 2012.
Ce faisant, il n’a pas mis le doigt sur une vraie difficulté, qui annule tout l’effort apparent de justice entre le secteur privé et le secteur public.
A savoir, le fait que les écritures, sur les bulletins de salaires des fonctionnaires, sont purement comptables et complètement fictives.
Ainsi, un fonctionnaire qui cotise à un taux de 7,85 % pourrait tout aussi bien cotiser à 10,35% sans que son salaire net ne bouge d’un iota. Pourquoi ? Parce que les cotisations retraite ne donnent lieu à aucun mouvement de fonds réel et qu’il n’existe pas de caisse pour gérer les fonds reçus et les fonds à verser (les pensions).
Conséquence : se battre pour l’augmentation du taux de cotisation des fonctionnaires est un faux combat, puisque celui-ci est fictif. Et que, au bout du compte, c’est le contribuable qui paie, et non le fonctionnaire qui n’est en rien pénalisé !

Autre point essentiel : l’allongement de la durée de cotisation. La porter de 37,5 ans à 40 ans ne contribuera en rien à résoudre le problème des retraites. Au contraire, il l’aggravera. Car un fonctionnaire en activité coûte cinq fois plus cher qu’un fonctionnaire à la retraite. Le faire fictivement cotiser deux années et demi de plus, ne fera que peser davantage sur les dépenses publiques, et coûtera très cher à la collectivité.

Sauvegarde Retraites verse au débat cette thèse iconoclaste, et sans en partager toutes les idées, estime qu’elle mérite d’être approfondie.

Ceux qui veulent en savoir plus auront tout intérêt à lire le dernier livre de Pascal Gobry : La grande Duperie. Editions Plon.
 
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