Sauvegarde Retraites à la rencontre des candidats

Les candidats ont reçu notre programme 2017 accompagné d’une demande de rendez-vous. Certains l'ont acceptée. François Fillon nous a répondu par courrier.

Les retraités resteront-ils les grands oubliés de l’élection présidentielle de 2017 ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que les programmes accordent peu de place à la situation du système français de retraite, dont dépendent pourtant 16 millions de nos compatriotes. Sauvegarde Retraites a entrepris d’attirer l’attention des candidats sur la nécessité de procéder à une vraie réforme, structurelle, des retraites.

Pour l’instant, nous avons rencontré les équipes de campagne de Jacques Cheminade et de Jean-Luc Mélenchon. Nous avons rendez-vous avec celle de Marine Le Pen et restons sans réponse des équipes d'Emmanuel Macron et des autres candidats, Benoît Hamon excepté. Nous rapporterons mardi sur ce site ce qu'il ressort de ces rencontres.

D'ores et déjà, nous avons reçu une réponse écrite de François Fillon, adressée à Marie-Laure Dufrêche. La voici :

« Madame la Déléguée Générale,

« J’ai pris personnellement connaissance de votre courrier que j’ai lu avec attention. Votre intérêt pour ma démarche est pour moi un encouragement à poursuivre mon combat pour le redressement national. J’en suis touché et je tenais à vous en remercier très sincèrement.

« Je souhaite garantir des pensions dignes pour tous. Il faudra pour cela rétablir progressivement l’âge de départ à la retraite à 65 ans, comme partout en Europe. Il s’agit de l’âge légal de départ à la retraite qui prévalait avant 1981. Depuis, l’espérance de vie a considérablement augmenté, et nous devons nous en féliciter. La pérennité de notre régime de retraite par répartition nous commande d’en revoir les modalités.

« Je veux harmoniser les régimes de retraite entre les travailleurs du privé et du public. Leur différence ne se justifie plus. La retraite des fonctionnaires sera calculée sur les 25 meilleures années, comme pour les salariés du privé. En contrepartie, les primes des fonctionnaires pourront être intégrées dans le calcul de leur pension de retraite.

« Les régimes spéciaux devront eux aussi basculer vers le régime général.

« Enfin, dès le début du quinquennat, toutes les pensions du régime de base inférieures à 1 000 euros augmenteront de plus de 300 euros par an. De même, j’augmenterai d’au moins 10 % par an les petites pensions de réversion.

« Ma mission est de faire grandir pour la France et pour la République une espérance. Pour cela, j’ai besoin, plus que jamais, de la mobilisation sans faille de tous les Français qui souhaitent le redressement de leur pays. »

Cette lettre appelle plusieurs remarques.

- Il n’y est pas question d’une réforme structurelle, pas même du passage à un régime à points, ni de la création d’une retraite par capitalisation en complément de la répartition, que François Fillon avait pourtant évoqués.

- Une véritable réforme du système pourrait permettre, comme le souhaite Sauvegarde Retraites, d’élaborer une « retraite à la carte », qui permettrait à chacun de choisir l’âge de son départ à la retraite comme cela se pratique en Suède (à partir de 61 ans), avec une pension plus ou moins importante en fonction de ce choix.

- La décision d’harmoniser les retraites du public et du privé répond à nos vœux. Mais il est faux d’écrire que la retraite des salariés du privé est calculée sur les 25 meilleures années : c’est sans compter les régimes complémentaires (Agirc et Arrco) où c’est l’ensemble de la carrière qui est pris en compte. Qu’en sera-t-il pour les fonctionnaires ?

- Concernant la réversion, les mesures « sparadrap » ne suffisent pas ici encore, la situation appelle une réforme de fond.

Il est regrettable que nous n’ayons pas pu rencontrer l’équipe de campagne du candidat François Fillon pour obtenir des éclaircissements et des précisions sur ces différents points alors que ses préconisations vont dans le bon sens.


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