« Economies » sur les retraites, gaspillages dans les banlieues

Encore un effort est demandé aux retraités tandis que 600 millions d'euros sont déboursés pour reconquérir les électeurs des « zones sensibles » !   

Les pensions supérieures à 1 200 € par mois vont être gelées et les retraités concernés devront se serrer la ceinture, par mesure d’économie, paraît-il.
Le gouvernement, nous dit-on, a consenti un gros effort en renonçant à geler aussi les pensions inférieures à 1 200 € mensuels. Il lui en « coûtera » environ 300 € d’euros – sachant que ce que le gouvernement appelle « coût » ou « économie » est réalisé sur la revalorisation de pensions, c'est-à-dire la contrepartie de cotisations obligatoires, versées par les « assurés » sociaux dans un système de retraite par répartition que l’on ne cesse de nous présenter comme la panacée universelle… Le « gel » des retraites et des prestations devrait néanmoins rapporter à l’Etat 1,3 milliard d’euros d’ici à 2017, dont 350 millions cette année.

L’état des finances publiques, nous dit-on, impose ces mesures d’« économie ». Soit.

Mais comment expliquer, alors, qu’au même moment le gouvernement annonce qu’il va consacrer une enveloppe de 600 millions d’€ aux « zones urbaines sensibles » dans le cadre de la politique de la Ville, et lancer un programme de rénovation urbaine dans 200 « quartiers », pour un coût de 5 milliards d’€ ?

Rappelons qu’entre 1989 et 2012, 90 milliards d’€ ont été engloutis dans le trou sans fond de la « politique de la Ville », en pure perte. La cour des comptes a noté, en 2012, qu’une « grande partie des crédits spécifiques de la ville » était versée à quelque 12 000 associations, sans véritable contrôle, ni résultats notables.

En période d’économies drastiques, à l’heure où l’on gèle les pensions, est-il vraiment nécessaire de jeter 600 nouveaux millions d’euros dans ce tonneau des Danaïdes ? Selon Najat Vallaud-Belkacem, il s’agit de « reconquérir la confiance » dans ces zones où l’abstention a battu des records aux dernières élections – alors que le gouvernement espérait visiblement y faire une ample moisson de voix.

Ainsi, pendant que les retraités se serrent la ceinture, le gouvernement tente de s’acheter un nouvel électorat.
C'est à cela que servent les économies !


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