Revalorisation : seul le privé subira le gel total des pensions

Une constante du système de retraite français : les retraités du secteur public y sont toujours mieux traités que ceux du privé.

Certes, en 2014, tout le monde est invité à se serrer la ceinture : pour le public comme pour le privé, la revalorisation des retraites de base est reportée de six mois, du 1er avril au 1er octobre et son taux sera le même pour tous : 0,3 %.
Mais, alors que pour les retraités du public cette revalorisation - même faible - concerne l’ensemble de la pension, il n’en va pas de même dans le privé où les complémentaires servent souvent la plus grosse part des pensions. Or aucune revalorisation n’est prévue cette année, ni à l’Agirc, ni à l’Arrco : ce qui signifie que cette part sera gelée.

L’an dernier, déjà, les retraités du privé avaient été désavantagés selon le même procédé : tandis que dans les régimes de base (c’est-à-dire l’essentiel de la pension des retraités du public) les retraites étaient revalorisées à hauteur de 1,3 %, les complémentaires du privé ne l’avaient été que dans une bien moindre mesure : 0,8 % à l’Arrco et pas plus de 0,5 % à l’Agric. En 2013 comme en 2014, la raison invoquée est la même : les déficits de l’Agirc et de l’Arrco sont tels que les gestionnaires de ces régimes n’ont pas d’autre solution que ces mesures pour éviter la faillite.

Concernant les déficits, en va-t-il très différemment dans le secteur public ?
Les pensions - qui ne sont pas provisionnées - sont directement payées par l’Etat aux frais des contribuables d’aujourd’hui et de demain, puisque leur masse creuse le déficit déjà considérable de l’Etat ainsi que la dette, abyssale.
Selon un rapport publié par la cour des comptes le 30 mai 2013, les engagements de retraite portés par l’Etat (correspondant aux futures pensions qui devront être versées aux actuels fonctionnaires) s’élevaient, fin 2012, à 1 679 milliards d’euros, doublant presque le chiffre de la dette « officielle » à la même époque (1 833,8 milliards d’euros) !

À côté, le déséquilibre des comptes de l’Agirc et de l’Arrco fait presque figure de plaisanterie.
Comme toujours, pourtant, ce sont les affiliés des complémentaires du privé qui sont appelés à faire les frais du déséquilibre général du système : un poids, deux mesures.


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