Six arguments pour rationaliser la gestion des retraites

Dans La Mort de l’État Providence, le Professeur Jacques Bichot et le Député Arnaud Robinet exposent six bonnes raisons en faveur de la rationalisation de notre système de retraite.

Les pays qui ont véritablement réformé leur système de retraite, comme la Suède, ont rationalisé les différents régimes pour réduire le nombre des technostructures. La France, elle, conserve trente-six régimes par répartition différents et l'actuel projet de réforme n'envisage pas de simplification.

Dans un livre paru ces jours-ci, La Mort de l'Etat Providence, le Professeur Jacques Bichot et le député de la Marne (UMP) Arnaud Robinet recensent pourtant six raisons qui militent en faveur d'un régime unique :

1)« Nous ne sommes plus à l’époque où l’on était agriculteur de père en fils ». Par conséquent, il est impossible d’organiser l’échange entre générations successives (principe du système par répartition) dans le cadre d’un régime catégoriel (branche professionnelle, entreprise, administrations publiques, catégorie socioprofessionnelle). Un tel régime risque de ne pas pouvoir tenir ses promesses, si le rapport démographique entre les cotisants et les pensionnés se dégrade. (La compensation démographique, partielle et imparfaite entre les régimes de base et inexistante pour les complémentaires, ne suffit pas à corriger ce type de déséquilibre).

2) L’unification en une seule assurance vieillesse est « le seul moyen efficace pour mettre fin aux scandaleuses inégalités qui existent au profit de certains régimes, particulièrement les régimes spéciaux. »

3) La pluralité des régimes coûte cher. « En gros, la gestion d’un régime de base assorti d’un régime complémentaire coûte le double de celle d’un régime unique. »

4) Les trois douzaines de régimes qui coexistent aujourd’hui, auxquels s’ajoutent des « fonds » (Fonds de solidarité vieillesse, Fonds de réserve des retraites, Caisse d’amortissement de la dette sociale), « sont liés entre eux et avec l’État par des tuyauteries financières qui font de l’ensemble une véritable usine à gaz » et empêchent de savoir où les retraites en sont vraiment.

5) Le pilotage de ces multiples régimes est beaucoup plus difficile et beaucoup moins réactif que celui d’un régime unique.

6) « La complication engendrée par la multiplicité des régimes est pénible pour les assurés sociaux », qui s’y perdent et auxquels il est presque impossible de proposer des services tels que la liquidation partielle et réversible. Au contraire, « Quand on voit les Suédois parfaitement mis au courant chaque année de leur situation et disposant de ces services, comment ne pas leur envier leur régime unique ! »

Arnaud Robinet et Jacques Bichot : La Mort de l’État Providence, vive les Assurances sociales ! - Manitoba/Les Belles Lettres - 19,50 €.


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