Vers une réforme en peau de lapin !

Les informations sur la prochaine réforme des retraites augurent qu’elle ne règlera pas durablement les difficultés.

Un projet de réforme flou, flou, flou : plus de deux mois après la remise au Premier ministre du rapport Moreau, censé servir de support de réflexion au gouvernement en vue de la prochaine réforme des retraites, les Français n’ont qu’une certitude : la grande réforme de fond prévue par la loi Woerth du 9 octobre 2010 n’aura pas lieu, et se réduira à quelques expédients douloureux, qui ne règleront rien au fond.
Deux pistes sont essentiellement envisagées, afin de parer au plus pressé, autrement dit, pour le gouvernement, de réduire le déficit des retraites :
- La sempiternelle hausse de la CSG sur les retraites, qui serait alignée sur le taux appliqué aux actifs ;
- ou/et l'allongement de la durée de cotisation, à partir de 2020 seulement : pourquoi se presser quand la maison brûle ?
S’y ajoutera la création d’un « compte pénibilité » dont bénéficieront les salariés qui auront eu des conditions de travail difficiles au cours de leur carrière, mesure démagogique dont le coût sera financé par les entreprises, ce qui contribuera a augmenter le coût du travail et par conséquent à créer du chômage…
Autant dire que la réforme de fond du système de retraite a d’ores et déjà fait pchitt. Ni l’adoption du système par points, ni l’instauration d’un semblant d’équité entre les retraités du secteur public et ceux du privé, mesures pourtant mentionnées dans la loi Woerth, ne sont envisagées.
Quant à un recours, même partiel, à la capitalisation, n’en parlons même pas : elle restera le privilège des fonctionnaires, par le biais de la retraite additionnelle de la Fonction publique (RAFP), et… des sénateurs !
Il faut donc s’attendre à ce qu’après une courte amélioration due à l’augmentation de la CSG, le déficit du système de retraite français se creuse de plus belle. En attendant d’envisager, d’ici deux ou trois ans, une nouvelle « réforme »… Aïe !

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