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Baisse des retraites : ces syndicats qui persévèrent dans le double jeu

Ils ont bloqué toutes les réformes depuis 30 ans, mais certains syndicats de la fonction publique crient au loup et appellent à manifester après l’annonce d’un tour de vis fiscal… Schizophrènes ?

La grève et la « manif » font partie de la culture des syndicats de la fonction publique, et particulièrement de la CGT. Il est difficile de pousser les retraités à la grève, mais il reste possible de les appeler à manifester. C’est ce qu’a fait la CGT, au lendemain de la publication par la Cour des comptes d’un rapport préconisant d’imposer davantage les retraités – une véritable aubaine pour le gouvernement à la recherche de moutons à tondre toujours plus ras !
Ce syndicat est toutefois bien mal placé pour prendre la tête de la fronde des retraites. En effet, la CGT appartient depuis des décennies au petit nombre des « acteurs sociaux » en charge de la gestion paritaire des retraites, et comme tel, elle est responsable de l’impasse dans lequel se trouve engagé notre système de retraites d’autant plus responsable, même, que depuis des décennies, elle n’a eu de cesse de s’opposer aux réformes structurelles qui étaient indispensables.
Au premier rang de ces réformes structurelles, venait la suppression des régimes spéciaux de la fonction publique et des monopoles de l’Etat : EDF, SNCF, RATP, etc., qui représentent autant de fromages pour ce syndicat. On aurait aimé entendre la CGT, ou la Fédération générale des retraités de la fonction publique, qui fait chorus avec elle, protester avec la même vigueur quand les gouvernements – depuis Balladur – s’acharnaient à raboter les retraites du privé, sans jamais toucher aux onéreux privilèges du secteur public.
Aujourd’hui, les retraites ne sont plus financées et les réformes inévitables seront d’autant plus drastiques que l’on a tardé à les mettre en place.
Si la CGT s’émeut si fort des propositions de la Cour des comptes, c’est sans doute, en partie, parce qu’elles menacent pour une fois de toucher les retraités du public comme ceux du privé. Mais c’est aussi par calcul : en dénonçant ce rapport « dangereux », elle donne le change. Pendant que l’on s’égare sur cette fausse piste, dont il faut en effet dénoncer l’injustice, l’on n’aborde pas la véritable source d’économies qui consisterait à réaliser l’équité entre les retraités en supprimant les régimes spéciaux. Or, de cela, nul ne veut entendre parler, ni au gouvernement, ni à la Cour des comptes et encore moins à la CGT.
Quant à nous, c’est cette réforme que nous appelons de nos vœux sans jamais la perdre de vue. Et c’est pourquoi nous ne manifesterons pas, au mois d’octobre, avec les syndicats schizophrènes de la fonction publique.

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