Retraites : la France à la traîne

Les chiffres de l’OCDE sont sans appel pour la France : notre système de retraite coûte plus cher que dans les autres pays  pour un niveau de service moindre.


1. Le rapport « seniors de plus de 65 ans » / « population en âge de travailler » nous est défavorable : 28,2 % contre 23,6 % (malgré un taux de fécondité plus élevé).
2. Nos dépenses de retraite sont très supérieures : 12,5 % du PIB contre 7 %.
3. Les taux de remplacement de nos régimes obligatoires sont très inférieurs : 49,1 % sur le salaire moyen en France contre 57,3 %.
Ce bilan n’est pas étonnant dans la mesure où la durée de retraite des Français est plus longue que la moyenne OCDE : 22 ans pour les hommes et 27 ans pour les femmes, contre 18 et 22 ans. Deux facteurs expliquent cette particularité :
- l’âge de sortie du marché du travail est inférieur en France. Il se situe encore à environ 59 ans pour les hommes et les femmes, contre 64 et 62,5 ans
- l’espérance de vie à ce même âge est supérieure en France.
Ce constat pose évidemment un grave problème de fond dans la perspective de l’équilibre global de notre système de retraite.
Pour résumer la situation française :
- Les seniors sont plus nombreux, ils travaillent moins, partent plus tôt en retraite et y vivent plus longtemps.
- Le système de retraite coûte plus cher pour un niveau de service inférieur.
L’OCDE souligne que, sur la question de l’âge de départ en retraite, « les marges de manœuvre dans ce domaine sont assez larges » pour la France. Cependant, la tendance générale étant à l’augmentation de l’âge moyen de départ à la retraite (+ 2 ans en moyenne d’ici 2050), la dernière réforme ne comblera pas l’écart.
Dans sa recommandation globale, l’OCDE préconise que « les réformes doivent garantir des avantages raisonnables et satisfaisants ».
Force est de constater qu’en France, la réforme n’a rien changé à ce double constat :
- La France garantit des avantages déraisonnables aux uns, à savoir les titulaires des régimes spéciaux.
- La France offre un niveau de service insatisfaisant et non garanti aux autres, à savoir les salariés du privé (rendements en chute constante).
Malgré la « réformette » adoptée l’automne dernier, une remise à plat total du système de retraite français est plus que jamais nécessaire.

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