Pour ses diplomates, l'Etat envisage la pré-retraite à  58 ans

Alors que le gouvernement demande aux Français de travailler jusqu’à 62 ans, il prépare à ses diplomates une pré-retraite dorée sur tranche, dès 58 ans !

Un départ à 58 ans avec une indemnité « exceptionnelle » et une pension équivalant au dernier traitement perçu : qui dit mieux ? C’est le régime de faveur que le gouvernement se propose d’octroyer aux hauts fonctionnaires des Affaires étrangères.

Selon un projet de décret rendu public par le quotidien Le Figaro, trente ministres plénipotentiaires et conseillers des affaires étrangères hors classe pourront demander, d’ici le 31 décembre 2013, à bénéficier de ce « dispositif de fin d’activité » particulièrement avantageux.
· Ils pourront partir entre 58 ans au moins et 62 ans au plus.
· Ils percevront une rémunération égale au montant de leur dernier traitement indiciaire (hors primes), majoré du montant de l’indemnité de résidence à Paris, soit 3% dudit traitement (le taux le plus élevé parmi les indemnités de résidence).
· Tout en bénéficiant de ce dispositif, ils auront toute liberté d’exercer une autre activité rémunérée, dans le secteur privé, les entreprises publiques ou l’administration. (En cas de cumul de la rémunération tirée de cette activité avec leur traitement, ce dernier pourra toutefois être réduit).
· Ils recevront en outre, au moment de leur départ, une indemnité égale à la moitié des montants annuels des indemnités qu’ils auraient touchées s’ils avaient normalement poursuivi leur carrière dans le corps diplomatique jusqu’à la retraite : prime de rendement, indemnité pour travaux supplémentaires, indemnité ou prime de fonctions et de résultats… sans qu’aucun rendement, travail supplémentaire ou résultat ne justifie le versement de cette indemnité !
A l’expiration de ce « dispositif de fin d’activité », autrement dit à 62 ans, le diplomate sera mis d’office à la retraite. Dans les faits, il le sera déjà depuis quatre ans, au cours desquels l’Etat lui aura servi un traitement sans aucun travail en contrepartie.
Etre haut-fonctionnaire des Affaires étrangères, c’est un peu comme gagner au loto sans avoir acheté de billet ! Pour l’instant, le décret n’est encore qu’en projet il n’est donc pas trop tard pour que le gouvernement y renonce. A défaut, il prendrait le risque de montrer une fois de plus aux Français que les hauts-fonctionnaires échappent au droit commun.
N.B. : les diplomates ayant servi hors d’Europe bénéficient déjà de bonifications de dépaysement qui ont pour effet de leur faire gagner une annuité pour trois ou quatre années cotisées.

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