Cheminots : après la non-réforme, la provocation

Les para-fonctionnaires de la SNCF, bénéficiaires d’un régime spécial particulièrement avantageux, trouvent encore le moyen de se plaindre !

Les cheminots ont beau être, de tous les Français, les moins concernés par la réforme des retraites en cours, ils restent les premiers à grogner. On le constate encore avec le projet de décret d’application de la réforme, que le gouvernement a fait parvenir aux syndicats de la SNCF.

Rappelons que le personnel de la SNCF bénéficie d’un régime spécial des plus confortables, auquel la réforme, votée cet automne, ne touche presque pas et qui se caractérise par :

  • un âge de départ à la retraite très avantageux : les cheminots partaient à 50 ans (conducteurs de trains) ou 55 ans au lieu de 60. La réforme prévoit qu’ils prendront leur retraite à 52 ans ou à 57 ans, à partir de 2024 seulement. En comparaison, les salariés du privé partiront à 62 ans dès 2018.
  • Des pensions calculées sur les 6 derniers mois de salaire, et non pas sur les 25 dernières années (Cnav) ou la totalité de la carrière (Agirc Arrco) dans le privé.
  • Surtout, un niveau de pension garanti par l’Etat à 100 %.

De pareils veinards n’ont vraiment pas de quoi se plaindre, pensez-vous ?

Et pourtant, rapportent Les Echos du 14 décembre, les syndicats de la SNCF sont parvenus à trouver une raison : les salariés de la SNCF auxquels il manquait des trimestres de cotisation pouvaient jusqu’à présent partir à la retraite sans subir de décote à 52 ans et 6 mois pour les conducteurs et à 57 ans et 6 mois pour les autres. Cet âge de départ sans décote est porté à 56 ans et 9 mois pour les conducteurs, et à 61 ans et 9 mois pour les autres. C’est beaucoup trop au goût des cheminots, qui, pour ne pas perdre les mauvaises habitudes, menacent de se remettre en grève.

Rappelons toutefois que le commun des salariés du privé n’accède à la retraite sans décote qu’à 65 ans, et que cet âge sera progressivement repoussé, à partir du 1er juillet 2016, jusqu’à 67 ans en 2023.

Les cheminots se plaignent mais rien ne justifie les avantages dont ils bénéficient en comparaison des salariés des entreprises privées. Il serait temps que le gouvernement mette enfin un terme à cette discrimination éhontée en alignant enfin le régime des cheminots sur le droit commun !


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