Négociations Agirc-Arrco : encore un pétard mouillé !

 

Après deux mois de tergiversations, syndicats et patronat ont été incapables de trouver un accord pour sauver les régimes de retraite complémentaires de la faillite… Courage, fuyons !
C’est à peine croyable… Dès cette année, les régimes AGIRC et ARRCO basculent dans le rouge. C’est un fait, les cotisations prélevées ne suffiront plus à payer les retraites.

Malgré la crise, cette situation n’est pas une surprise. Vu le choc démographique, toutes les prévisions l’avaient annoncé et une négociation était programmée de longue date pour le début de cette année.
Dans ce contexte alarmant, la balle était donc dans le camp des « partenaires sociaux » : syndicats et patronat en charge de la gestion de ces régimes.
Début février, chaque partie s’est assise à la table avec des propositions peu originales. Comme mesure phare, le MEDEF a proposé de relever l’âge de la retraite à 61 ans. Pour leur part, les syndicats ont prôné une énième augmentation des cotisations, le tout agrémenté d’une révision à la baisse des droits de réversion et des avantages familiaux.
Mais le pire, dans cette affaire, c’est qu’aucun accord n’a été trouvé. Les administrateurs des régimes AGIRC-ARRCO, bien embarrassés par un problème qui semblent totalement les dépasser, se sont contentés de botter en touche et de reporter leurs négociations à un hypothétique rendez-vous en 2010. Autant dire à la Saint Glinglin !
La conclusion des négociations est simple et tient en quelques mots : « Après nous le déluge ! ». Dès lors, chacun est en droit de s’interroger sur les conséquences néfastes de cette inertie. Elles sont au nombre de deux :
1) Les rendements des régimes vont continuer à se dégrader. Autrement dit, les droits à la retraite vont continuer à être de plus en plus chers pour les cotisants alors que les pensions servies ne vont cesser de diminuer. Ainsi, rien que pour cette année, le prix d’achat du point va être augmentée de 1,8 % alors que la valeur de service du point (unité de référence des pensions versées) ne sera revalorisée que de 1,3 %.
2) Pour combler les déficits, les administrateurs vont piocher dans les réserves. Réserves qui ont été laborieusement constituées et qui, à l’origine, sont destinées à amortir le choc démographique à l’horizon 2025. Non seulement ce choix est en lui-même irresponsable mais dans le contexte actuel de crise financière il est absurde. Le moment est le moins opportun pour vendre des actifs.
Bref, après le coup d’épée dans l’eau du Rendez-vous 2008 sur les retraites qui a vu le gouvernement se débiner face à la réforme programmée des régimes de bases, cette fois ce sont les syndicats et le patronat qui sont incapables de prendre leurs responsabilités. Encore un pétard mouillé !

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