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L’emploi des seniors au cœur du dispositif « retraites »… Y compris pour l’Etat ?!

Le levier de l’emploi des seniors ne doit pas s’appliquer qu’au secteur privé et gommer la retraite anticipée des fonctionnaires « actifs ».

Outre le rendez-vous de 2008, « la clé de l’équilibre de nos régimes de retraite réside dans l’emploi des seniors » vient d’indiquer le gouvernement. Qui le contredira ? Le Plan Seniors de Dominique de Villepin n’ayant rien donné, espérons que le gouvernement Fillon aura plus de succès avec, pour 2008, les mesures annoncées suivantes :
- Taxation plus lourde des préretraites : la contribution des entreprises serait portée de 24,15 % du montant des allocations à 50 %. Pour les nouveaux préretraités, ces dernières seraient assujetties à la CSG des actifs (taux de 7,5 %) et non plus à celle des retraités (6,2 % ou 3,8 % selon les cas). Les 80 millions d’€ récupérés sur cette dernière mesure seraient versés à la Cnav (Caisse nationale d’assurance vieillesse).
- Renchérissement des mises à la retraite d’office pour l’employeur. Le gouvernement reviendrait sur les dérogations permises dans certains accords de branches, soit par extinction (jusqu’à la fin 2009) soit par suppression du régime fiscal et social plus favorable entre 2010 et 2014 dans certaines branches. Pour tout salarié mis à la retraite d’office avant 65 ans (environ 100 000 personnes par an), une cotisation patronale de 25 % en 2008 et 50 % en 2009 serait instaurée. Recette attendue : 250 à 300 millions d’€ pour la Cnav.
- Suppression des dispenses de recherche d’emploi pour les seniors : un relèvement progressif devrait intervenir pour relever la limite d’âge actuelle (entre 55 ans et 57,5 ans) jusqu’à l’extinction de la mesure.
A supposer que ces dispositions contribuent réellement à corriger le sous-emploi catastrophique des seniors en France (37,6 % de la population de 55 à 64 ans contre 45,3% en Europe), il faut rappeler que l’Etat doit aussi impérativement balayer devant sa porte. Sa responsabilité dans les retraites anticipées de milliers de fonctionnaires est énorme. 1,14 million d’entre eux, dits « actifs »*, partent à la retraite à 55 ans, voire 50 ans. Les suppressions de postes annoncées pour 2008 ne concernent que la fonction publique d’Etat. Cela signifie que des centaines de milliers de fonctionnaires hospitaliers et des collectivités territoriales continuent à partir en retraite anticipée… Sans parler des bénéficiaires des régimes spéciaux.
*Cf notre étude sur les fonctionnaires « actifs » en ligne sur le site, dans l’onglet Etudes & Analyses.

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