Difficultés sur le recul de l’âge de la retraite en Italie

Alors que Romano Prodi promet un nouveau train de réformes, il bute sur celle des retraites qui provoque un vrai bras de fer entre les partenaires sociaux. Notamment sur la question du recul de l’âge de la retraite.

Si Romano Prodi, le chef du gouvernement italien, a reçu la bénédiction du commissaire européen aux Affaires économiques – Joachim Almunia – pour le redressement des comptes publics, ce qui l’a dopé pour entamer un nouveau train de réformes, il doit affronter un dossier délicat : celui de la réforme des retraites. Celle-ci a déjà été entamée depuis 1992. Elle a abouti, entre autres, à faire cesser au 1er janvier 2008 la disposition selon laquelle on pouvait prendre sa retraite à 57 ans si l'on justifiait de 35 ans de travail.La question du recul de l'âge de la retraite soulève une vraie bataille entre les partenaires sociaux. D’un côté, le ministère des finances et le patronat, avec l’appui du gouverneur italien de la BCE, appellent à poursuivre la réforme. Ils souhaiteraient relever l’âge de la retraite qui passerait de 57 ans à 60 ans à partir de 2008. Cette mesure soulève pourtant la résistance des syndicats de salariés et des partis de la gauche radicale qui n’en veulent à aucun prix, ou l’admettraient à condition de passer par des incitations (position du syndicat UIL). De son côté, la ministre du Commerce internationale, Emma Bosino, propose une mesure encore plus radicale : reporter de 60 à 65 ans l’âge de l’accès à la pension de vieillesse des femmes, pour la mettre au même niveau que celle des hommes, leur espérance de vie étant supérieure à celles de leurs homologues masculins. Mesure qui ne ferait qu’aligner les Italiens sur la plupart des pays occidentaux (dont certains vont beaucoup loin comme l’Allemagne qui va progressivement porter l’âge légal du départ en retraite à 67 ans). Mais l’opinion italienne semble encore bien loin d’accepter la nécessité d’une réforme radicale dans le domaine des retraites…

Fermer