Menace sur les retraites complémentaires Agirc-Arrco

La baisse du rendement des retraites complémentaires est très dangereuse. A l'horizon 2030, elles seront réduites à peau de chagrin. La renégociation de l'accord Agirc-Arrco de 2003 va-t-il faire évoluer cette tendance qui paraît inéluctable ?

La génération née en 1965-1966 qui liquidera sa retraite en 2030 recevra une pension Arrco de 30 % inférieure à celle d'aujourd'hui. A cause de la baisse inéluctable des rendements des cotisations. Quant aux retraites Agirc, on peut se demander si elles existeront encore… Explication. En 1996, sous l'impulsion du Medef, on a changé le mode de calcul des retraites complémentaires. D'un côté, on a fixé le salaire de référence (qui sert au calcul du nombre de points acquis pour la retraite) en fonction de l'évolution du salaire moyen. De l'autre, on a laissé la valeur du point évoluer comme les prix (hors tabac). Cette indexation dissymétrique provoque une baisse des rendements des cotisations et a permis aux régimes complémentaires de faire des économies responsables. Mais sur le dos des retraités. Si ce mode de calcul est reconduit lors de la renégociation actuelle des accords de novembre 2003, elle risque fortement de menacer la confiance des générations futures. En effet, côté Agirc, l'avenir est encore plus sombre. La caisse est en déficit depuis 2003, si l'on ne tient pas compte des transferts réalisés solidairement par l'Arrco. Et son résultat, même après ces transferts, deviendra négatif dès 2009-2010, tandis qu'elle aura épuisé ses réserves en 2028-2029. Face à ces perspectives catastrophiques pour les salariés du privé, comment accepter que les privilèges des régimes spéciaux pour quelques centaines de milliers de personnes perdurent ?


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